Depuis avril 2025, les détenteurs français de cryptomonnaies peuvent théoriquement utiliser leurs actifs numériques comme garantie pour obtenir un crédit immobilier en vertu du “crédit lombard”. Cette évolution réglementaire ouvre donc de nouvelles perspectives aux emprunteurs, notamment ceux ayant des difficultés d’accès au crédit immobilier classique, mais elle reste encore très peu accessible et présente des risques non négligeables.
Le principe est séduisant : nantir ses cryptomonnaies pour financer un achat immobilier, sans avoir à les vendre et en conservant donc leur exposition. Cependant, l'accès à cette solution reste encore très limité. Seules quelques banques agréées proposent ce service en France, avec des conditions drastiques :
un ratio prêt-valeur généralement plafonné à 40 % maximum, qui limite ainsi considérablement le montant qu'il est possible d'emprunter par rapport à la valeur de ses actifs ;
un patrimoine financier conséquent, généralement exigé ;
une restriction aux actifs numériques détenus par des PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) dûment enregistrés, et respectant les règles de lutte contre le blanchiment.
La volatilité des cryptomonnaies représente le principal danger pour les emprunteurs qui envisageraient de les nantir. En cas de chute des cours, la banque prêteuse peut en effet exiger un apport de garanties supplémentaires, ou procéder à une liquidation forcée des actifs numériques gagés : une épée de Damoclès qui peut transformer un financement immobilier en gouffre financier.
Les établissements bancaires restent également très prudents, devant immobiliser des fonds propres importants pour couvrir ces risques.
Bien que légalement possible, le crédit lombard crypto reste donc aujourd'hui un produit réservé aux patrimoines importants, et périlleux pour les emprunteurs immobiliers, dont la majorité des profils a aujourd'hui intérêt à privilégier les financements traditionnels, moins risqués et plus accessibles.
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