À 63 et 65 ans, Martine et Claude ont franchi le pas : adopter un chien à la retraite. « C'était fou, non ? On en parlait depuis des années, mais c'est vrai que c'est un engagement » avoue Martine. Tout a changé quand ils ont vu Rocky, un berger-croisé de quatre ans au refuge de leur département.
« Le responsable nous a expliqué que Rocky avait été maltraité avant. Il avait des problèmes de confiance, il n'aimait pas être touché d'un coup, il avait peur du bruit... » raconte Claude. Franchement, ils ont eu des doutes. « On s'est dit : est-ce qu'on va réussir ? On n'a jamais eu de chien ! » confie-t-il. Mais quelque chose les a poussés à essayer. Les premiers mois ont été compliqués, bien plus qu'ils ne l'imaginaient. « Pendant deux semaines, Rocky ne dormait pas la nuit. Il pleurait, il faisait ses besoins... On était exténués ! » se souvient Martine. « Et puis, il y avait les dépenses : les vétérinaires, les cours de dressage, l'éducateur comportementaliste... on ne s'attendait pas à ça ! ».
« Avant la retraite, on était un peu fatalistes, on laissait glisser. Rocky nous a appris la discipline, la régularité, la responsabilité envers quelque chose d'autre que nous » explique Martine. Les sorties quotidiennes les ont aussi remis en mouvement. « On marche deux heures par jour minimum ! Mon médecin m'a dit que c'était meilleur que n'importe quel traitement » rit Claude. Mais ce n'est pas juste une question de santé physique. « Grâce à Rocky, on a rencontré d'autres propriétaires de chiens, on a créé un petit groupe, on sort régulièrement ensemble... À la retraite, on risque vite de s'isoler, lui, il nous force à avoir une vie sociale ! » Ce que Martine regrette, c'est de ne pas l'avoir fait plus tôt. « On pensait qu'il fallait être jeune et plein d'énergie pour avoir un chien. En réalité, la retraite, c'est le meilleur moment ! On a du temps pour vraiment s'en occuper, pour être patient. ».