• Publié le 15/12/2023
  • 4min

Mutuelle santé : comment faire des économies quand on est senior salarié ?

À l’heure où les carrières professionnelles s’allongent de plus en plus, nombreux sont les seniors qui travaillent encore :
70 % des 50-64 ans sont toujours actifs en France (1), du fait du recul du départ à la retraite et de la généralisation du cumul emploi-retraite. Mais même s’ils sont en emploi, et bénéficient donc de la mutuelle d’entreprise, cette dernière n’est pas toujours compétitive et adaptée à la couverture optimale de leurs dépenses de santé. Des dépenses dont le reste à charge pèse parfois lourdement sur le budget… Il existe toutefois des possibilités pour y remédier.

Senior actif : l'infographie récapitulative pour choisir la meilleure mutuelle :

Mutuelle senior actif (pré retraite)
Profil senior actif : infographie explicative

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Senior salarié : quand la mutuelle santé individuelle est parfois plus avantageuse que la mutuelle d’entreprise…

Si vous êtes salarié, vous relevez de la mutuelle santé d’entreprise obligatoire : vous devez adhérer à la mutuelle proposée votre employeur, qui finance au moins 50 % de ses cotisations. Un dispositif qui, depuis 2016, a certes permis de garantir à tous les salariés français une couverture santé, mais qui n’est pas toujours complètement adapté aux besoins spécifiques de chacun, notamment des salariés seniors.

En effet, les garanties offertes par les mutuelles d’entreprises sont généralement des garanties qui correspondent à des besoins de santé toutes classes d’âges confondues : elles comprennent par exemple des soins d’orthodontie ou des primes de naissance, qui ne concernent pourtant plus les seniors salariés depuis déjà quelques années au moins ! A contrario, de nouvelles dépenses deviennent plus courantes avec l’avancée en âge : pédicurie-podologie, consultations spécialistes avec dépassements d’honoraires (cardiologie, rhumatologie, neurologie etc.), chirurgie des yeux, orthèses (ceintures lombaires, genouillères) etc. Autant de soins qui, non assez pris en charge par la mutuelle, entraînent alors un reste à charge parfois conséquent pour les seniors assurés. Un surcoût qu’il est toutefois possible d’éviter :

  • soit en souscrivant une surcomplémentaire santé individuelle, en plus de la mutuelle santé d’entreprise, afin compenser la faiblesse de certaines de ses garanties ;

  • soit en renonçant complètement à la mutuelle d’entreprise et en optant pour une mutuelle santé personnelle adaptée : un choix en effet possible dans certains cas prévus par la loi.

Surcomplémentaire santé : quelles économies pour les seniors salariés ?

Une surcomplémentaire santé permet aux assurés de bénéficier d’un 3ème niveau de remboursement de leur frais santé, en plus du remboursement opéré par la Sécurité sociale et du remboursement de leur mutuelle principale. Cette solution est privilégiée notamment par les salariés quand leur mutuelle d’entreprise ne couvre pas suffisamment leurs dépenses de santé. En contrepartie d’une cotisation raisonnable, elle peut s’avérer rapidement très économique en évitant des restes à charge qui peuvent parfois s’envoler, par exemple en matière de dépassements d’honoraires, de soins dentaires, de cure thermale ou encore de prestations de confort à l’hôpital…

Choisir une mutuelle senior individuelle au lieu de la mutuelle d’entreprise : une solution parfois possible

Autre possibilité pour bénéficier de garanties adaptées à son âge et réduire ainsi son reste à charge en matière de santé lorsqu’on est salarié : renoncer au contrat santé d’entreprise et préférer une mutuelle santé personnelle dédiée aux seniors salariés. Une solution tout à fait envisageable si vous relevez des cas de dispense de mutuelle d’entreprise prévus par la loi ou par le régime de votre entreprise. Par exemple si :

  • vous travaillez à temps partiel (et le contrat d'assurance de votre entreprise vous oblige à acquitter un montant de cotisations représentant au moins 10% de votre salaire brut) : un cas de figure que rencontrent notamment certains salariés seniors qui diminuent leur temps de travail en fin de carrière ;

  • vous travaillez en CDD ou en contrat de mission (sous conditions différentes en fonction de la durée précise de votre contrat) : là encore, une situation qui concerne de nombreux seniors en emploi ayant choisi de travailler sous contrats temporaires ou en intérim avant leur passage à la retraite ;

  • vous êtes déjà couvert par une mutuelle individuelle au moment de votre embauche : vous êtes alors en droit de refuser d’adhérer à la mutuelle d’entreprise jusqu’à la prochaine échéance annuelle de votre contrat.

Si vous travaillez moins de 15h par semaine ou sous CDD de moins de 3 mois, et que vous choisissez de refuser la mutuelle d’entreprise, vous pouvez peut-être bénéficier du “versement santé” : votre employeur vous verse chaque mois l’équivalent de sa contribution à la cotisation de la mutuelle d’entreprise, ce qui vous permet de financer votre mutuelle santé individuelle, et ainsi réaliser d’importantes économies. Renseignez-vous auprès de votre service de ressources humaines pour savoir si vous relevez de ce droit (qui dépend des accords collectifs, de la durée offerte de couverture d’entreprise etc.).

Zoom sur les seniors salariés en cumul emploi-retraite : quelle mutuelle choisir ?

Une personne en situation de cumul emploi-retraite est un senior qui continue à avoir une activité professionnelle rémunérée en parallèle de sa retraite.

Si cette activité est salariée, alors le senior concerné relève du droit du travail, et notamment de l’obligation de mutuelle santé d’entreprise, malgré les inconvénients économiques que représente cette solution : garanties de base souvent insuffisamment ajustées aux besoins spécifiques des seniors, devant alors supporter un reste à charge parfois élevé en fonction de leurs dépenses de santé.

La situation de cumul emploi-retraite n’est pas, en soi, un cas de dispense légal de mutuelle d’entreprise : mais il reste tout de même possible de la refuser, pour privilégier une mutuelle individuelle adaptée, dans les autres cas de figure prévus par la loi : travail à temps partiel de moins de 15 h par semaine, CDD de moins de 3 mois, CDD supérieurs à 3 mois dans certaines conditions, couverture individuelle souscrite avant l’embauche (jusqu’à la prochaine échéance annuelle du contrat) etc.

(1) Insee, Enquête Emploi 2022.