Trisomie 21 : une thérapie pour améliorer les performances cognitives ?
  • Publié le 27/09/2022
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Un traitement qui améliore les fonctions cognitives des porteurs de trisomie 21 ?

Les progrès de la science ne cessent d’enrichir la médecine. Récemment, c’est une équipe de l’Inserm située au sein du laboratoire Lille neuroscience & cognition, en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne, qui a testé l’efficacité d’un traitement prometteur pour les personnes atteintes de trisomie 21.

La trisomie 21, aussi appelée syndrome de Down, se manifeste, entre autres, par une diminution des capacités cognitives.

Les équipes scientifiques de l’Inserm ont découvert qu’il y avait un dysfonctionnement des neurones GnRH (Gonadotropin-Releasing Hormone) dans un modèle animal atteint de trisomie 21. Ces neurones servent à réguler la reproduction via l’hypothalamus et jouent un rôle essentiel dans d’autres régions du cerveau essentielles à la cognition.

Une étude publiée dans la revue Science a été menée afin de tester un traitement basé sur l’injection pulsatile de GnRH. Il en a été révélé une amélioration des fonctions cognitives ainsi que de la connectivité cérébrale.

De premiers tests ont d’abord été effectués sur des souris atteintes de trisomie 21. Il a été démontré que ce traitement permettait de restaurer les fonctions cognitives et olfactives.

Encouragés par ces résultats, les chercheurs ont décidé de mener un essai clinique pilote sur un petit groupe de patients : 7 hommes âgés de 20 à 50 ans et atteints de trisomie 21 ont reçu de façon régulière une dose de GnRH par voie sous-cutanée pendant 6 mois. Une pompe placée sur le bras permettait de leur envoyer toutes les deux heures la dose requise.

Résultat : les performances cognitives se sont améliorées chez 6 patients sur 7. En revanche, aucune amélioration de l’odorat n’a pu être déterminée.

On peut donc en déduire que la prise de GnRH pulsatile permet d’améliorer la maturation du cerveau et des fonctions cognitives. Ce traitement a d’ailleurs l’avantage de ne pas entraîner d’effets secondaires notables.

Grâce à ces résultats, il est dorénavant possible de lancer une étude plus vaste en incluant les femmes notamment, mais aussi de voir s’il est possible de traiter d’autres pathologies neurodégénératives grâce à la GnRH pulsatile.