• Publié le 16/11/2021
  • 3min

Le cancer de l'œsophage : droits, prise en charge et remboursements

Que rembourse l’Assurance maladie en cas de cancer de l’œsophage ? Est-il utile de bénéficier d’une complémentaire santé ?

Le cancer de l'œsophage, qu’est-ce que c’est ?

L’œsophage est un organe appartenant au tube digestif. Il sert à faire passer les aliments et liquides de la bouche à l’estomac de manière progressive. Le cancer de l'œsophage fait partie de la famille des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) et peut être découvert sans le moindre symptôme. Il en existe deux principaux types :

  • les carcinomes épidermoïdes, qui se développent généralement au niveau du tiers moyen et supérieur depuis des cellules de la couche de revêtement de la muqueuse. Ce sont les cas de cancer de l’œsophage les plus fréquents ;

  • les adénocarcinomes, qui se développent à partir de cellules glandulaires de la muqueuse sur la partie inférieure de l’œsophage.

Un cancer se développe quand une cellule, d’abord normale, mute et commence à se multiplier de façon anarchique. Ces cellules ne meurent pas et deviennent cancéreuses. Elles forment alors une masse appelée tumeur maligne. Sans traitement, ces cellules peuvent se propager vers d’autres organes, ce sont des métastases.

Les cancers des VADS atteignent les zones de la partie haute du système respiratoire et digestif comme la bouche, les lèvres, le pharynx, la gorge et l'œsophage.

C’est le 15e cancer le plus fréquent en France avec 5 500 cas diagnostiqués en 2018. Il touche majoritairement les hommes bien qu’il y ait une légère baisse du taux d’incidence, qui peut s’expliquer par la baisse de la consommation de tabac et d’alcool.

Le cancer de l’œsophage : facteurs de risque et symptômes

Il n’existe actuellement pas de dépistage organisé pour détecter un cancer de l’œsophage et un suivi des personnes à risque, une connaissance des symptômes ainsi qu’une limitation des facteurs de risque sont les meilleurs moyens de prévenir un cancer de l’œsophage.

Facteurs de risque du cancer de l’œsophage

Les cancers des VADS sont très souvent causés par la consommation de tabac et/ou d’alcool. La combinaison de ces deux facteurs augmente davantage le risque de cancer et doit être évitée à tout prix. Le surpoids et l’obésité sont aussi des facteurs de risque importants et favorisent la survenue d’autres cancers. A cela s'ajoutent d’autres facteurs :

  • l’oesophage de Barrett (une maladie précancéreuse qui apparaît en cas de reflux gastro-oesophagien)

  • brûlures œsophagiennes liées à des ingestions de substances très acides ou basiques,

  • la consommation de boissons très chaudes ;

  • des antécédents familiaux (tylose) ou personnels (un précédent cancer des VADS) ;

  • une exposition professionnelle à des agents cancérigènes, comme l’hydroxyde de potassium.

Les symptômes

Il arrive que le cancer de l’œsophage ne provoque pas de symptômes particuliers, notamment aux premiers stades de la maladie. C’est souvent lorsque la tumeur située sur l’œsophage grossi, que les premiers symptômes apparaissent :

  • dysphagie, soit la difficulté à avaler. C’est aussi le symptôme le plus fréquent ;

  • perte de poids ;

  • douleur à la gorge et au thorax ;

  • fatigue ;

  • voix enrouées ;

  • toux ;

  • nausées voire vomissements.

A noter que d’autres affections médicales peuvent provoquer ces symptômes et qu’une visite chez le médecin est vivement recommandée. Plusieurs examens pourront être réalisés afin d’infirmer ou de confirmer formellement la tumeur.

D’autres facteurs de risque existent et peuvent favoriser la survenue d’autres types de cancers.

Prévenir le cancer de l’œsophage en arrêtant le tabac par des substituts nicotiniques

Le tabac peut être la cause de nombreux cancers. De plus, il est important d’arrêter de fumer lors du traitement d’un cancer afin de mieux supporter le traitement. Vous pouvez vous faire accompagner pour arrêter votre consommation tabagique en vous faisant prescrire des substituts nicotiniques. Ils aident à soulager les symptômes de manque et existent sous plusieurs formes (patchs, pastilles, gommes, comprimés…). L’Assurance maladie vous soutient dans votre démarche en remboursant à 65% les médicaments. Une complémentaire santé peut assumer tout ou partie du ticket modérateur, selon le contrat souscrit.

Renseignez-vous auprès de votre médecin ainsi que de votre mutuelle pour plus d’informations.

Le cancer de l’œsophage et la classification ALD

Une fois le diagnostic posé et la tumeur à l'œsophage confirmée, un traitement est mis en place selon votre stade histologique et votre état de santé. Plusieurs traitements sont possibles, comme l’endoscopie, la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie.

Pour la prise en charge de ces soins, la Sécurité sociale a mis en place une classification appelée ALD pour “affection à longue durée”. Le statut en en ALD exonérante permet la prise en charge du remboursement des soins à 100% (base de remboursement) par la Sécurité sociale.

Attention toutefois : l’Assurance maladie ne rembourse pas certaines dépenses comme les dépassements d’honoraires ou certains médicaments non remboursés.

Une mutuelle peut alors prendre en charge partiellement ou totalement ces frais, selon le contrat souscrit.

Les cancers des VADS et la maladie professionnelle

Si vous pensez avoir subi une exposition à un ou plusieurs agent(s) cancérigène(s) dans le cadre de votre travail, comme l'hydroxyde de potassium par exemple, vous pouvez alors, dans certains cas, faire reconnaître votre cancer de l’œsophage en tant que maladie professionnelle.

Le statut de maladie professionnelle permet au patient de bénéficier :

  • d’une prise en charge à 100% des frais de soins ;

  • d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail ;

  • du versement d’une rente en cas de séquelles définitives ou de décès liés à la maladie.

Mutuelle et cancer : quel remboursement ?

Le statut d’affection de longue durée et de maladie professionnelle vous exempt d’une grande partie des frais liés à vos soins. Néanmoins, selon votre statut et votre situation, il peut être utile de souscrire une mutuelle complémentaire afin de rembourser, en totalité ou en partie selon vos garanties, les coûts que l’Assurance maladie ne prend pas en charge, comme :

  • des dépassements d’honoraires ;

  • forfait hospitalier journalier (sauf en cas de maladie professionnelle où l’exonération est possible) ;

  • soins ou médicaments non pris en charge par la Sécurité sociale.

Renseignez-vous auprès de votre mutuelle.

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