Habituellement, le terme psychotrope désigne toute substance chimique qui agit sur le psychisme. Cela peut donc désigner des drogues ou des médicaments. En médecine, on peut utiliser des médicaments psychotropes pour traiter des troubles psychiques.
Les neurones (ou cellules nerveuses) synthétisent des substances appelées neurotransmetteurs (ou neuromédiateurs), tels que la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. On remarque cependant une perturbation des neurotransmetteurs dans le cas de certains troubles comme les troubles dépressifs, bipolaires, anxieux ou schizophréniques. Selon leur propriété, les médicaments psychotropes agissent pour améliorer la neurotransmission. En revanche, ils provoquent souvent des effets indésirables.
D’après une étude de l’OFDT en 2015, 3,8 millions de français consommeraient régulièrement des médicaments psychotropes et 8,9 millions seraient des consommateurs occasionnels. La consommation élevée de psychotrope en France peut être générateur de risque et mener à un usage inapproprié. En plus d’un traitement psychoactif, il est primordial d’avoir un accompagnement psychologique et médical pendant la durée du traitement et après. Cela se traduit, entre autres, par un suivi des effets bénéfiques et une vigilance concernant les effets indésirables liés à ce type de médicaments.
Il existe 5 grandes familles de médicaments psychotropes.
Principalement utilisés depuis les années 1960, les antidépresseurs interviennent souvent dans le traitement de la dépression mais sont également utilisés dans le traitement de troubles anxieux, douleurs chroniques ou pendant les phases dépressives dans les troubles bipolaires. Le but d’un traitement contre la dépression est de soulager la tristesse du patient et diminuer les conséquences physiques, psychiques et relationnelles liées à cette condition. La prise d’antidépresseurs est à envisager lorsque d’autres types de thérapies ne suffisent pas. Elle est à coupler avec une prise en charge psychologique.
Les antidépresseurs sont généralement prescrits sur une durée de 6 à 8 mois, voire plus.
Utilisés pour la première fois en psychiatrie dans les années 1950, les neuroleptiques (ou antipsychotiques) aident à soulager les angoisses intenses et des états d’agitation. Ils sont souvent prescrits pour des psychoses comme la schizophrénie. Ces médicaments n’entraînent pas de dépendance mais des effets indésirables (somnolence, prise de poids, hypotensions, etc.) et peuvent aller jusqu’à provoquer des symptômes parkinsoniens. Ces derniers sont souvent corrigés par des médicaments dit, “correcteurs”.
Les anxiolytiques ou tranquillisants font partie de la famille des benzodiazépines et sont souvent utilisés pour soulager l’anxiété, les troubles du sommeil ou encore les troubles anxieux comme le stress ou l’angoisse. Les médicaments les plus connus sont le Bromazepam, le Diazepam, le Lorazepam, etc…
Le traitement ne guérit pas les troubles du stress mais le soulage. Bien que le traitement soit généralement bien toléré, des effets secondaires peuvent survenir, tels que de la somnolence, des pertes de mémoire ainsi que des risques d’accoutumance. Il faut donc un suivi régulier et une diminution graduelle des doses pour arrêter le traitement.
Les hypnotiques, plus connus sous le nom de somnifères, sont destinés à aider et à réguler le sommeil. Beaucoup de ces médicaments appartiennent à la famille des benzodiazépines, tels que le Lormétazépam, le Loprazolam et le Témazépam. Tout comme pour les anxiolytiques, il est recommandé de prendre les hypnotiques sur une durée courte pour éviter la dépendance qui pourrait rendre l’arrêt difficile. Dans le cas de troubles du sommeil, il est conseillé de ne pas dépasser 4 semaines de traitement.
Pour traiter les troubles bipolaires ou certains troubles dépressifs, il est possible de prendre des stabilisants de l’humeur, aussi appelés régulateurs, thymorégulateurs ou normothymiques. Le but de ces médicaments est essentiellement d’éviter les récidives d’épisodes maniaques ou dépressifs pour les personnes souffrant de bipolarité. Le plus connu de ces médicaments est le Lithium. Il nécessite un suivi strict et des prises de sang régulières afin d’éviter tout surdosage.
De nombreux médicaments psychoactifs sont parfois détournés et abusés par des personnes à la recherche de certains effets. Nombre d’entre eux font l’objet d’une surveillance spécifique mise en place par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). C’est l’addictovigilance. En plus de surveiller les cas d’abus, d'addictovigilance évalue le potentiel de dépendance d’un médicament. Cela rend l’accès à ces médicaments mieux encadré par les professionnels de santé.
Il faut généralement une prescription afin d’avoir accès à un psychotrope précis dans le cadre d’un traitement. Certains d'entre eux sont parfois soumis à la réglementation des stupéfiants. Lors de la prise de médicaments psychoactifs, il faut être vigilant envers les signes de dépendance, tels que :
la difficulté voire l’impossibilité d’arrêter ou diminuer les doses d’un médicament ;
le besoin de doses plus importantes pour obtenir des effets similaires ;
un état de manque en l’absence de prise du médicament.
Certains psychotropes peuvent être remboursés par la Sécurité sociale à une hauteur différente selon le type de médicament. Le Service Médical Rendu (SMR) est un critère déterminant l’importance du médicament du point de vue thérapeutique. Cela signifie que plus le médicament est important au traitement, plus haut sera le taux de remboursement. Il existe 4 niveaux de SMR :
Si le SMR est important, le remboursement s’élève à 65% ;
Si le SMR est modéré, le remboursement s’élève à 30% ;
Si le SMR est faible, le remboursement s’élève à 15% ;
Les médicaments dits “irremplaçables” sont remboursés à 100%.
Si le SMR est inexistant, le médicament n’est pas pris en charge.
Vous pouvez retrouver la valeur du SMR de votre médicament sur le site de la base de données publique des médicaments, avec les caractéristiques du médicament et sa notice d’utilisation.
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