L’ONG anglaise Charities Aid Fondation réalise régulièrement des cartographies mondiales du don. Celle de 2017 a porté sur 139 pays (avec 500 à 2 000 personnes par pays) et analysé le rapport entre d’un côté le bien-être et les revenus, de l’autre le bien-être et les comportements généreux (don d’argent et de temps à une association, aide accordée à un étranger). Il apparaît que le lien entre bien-être et don est plus fort que celui entre bien-être et revenus. Et l’étude indique même que l’on est plus heureux en donnant davantage ! (à lire sur www.cafonline.org).
Comme l’explique Rébecca Shankland, être capable de donner, c’est reconnaître que l’on a soi-même des ressources, ce qui augmente le sentiment de valeur personnelle. Par ailleurs, le don nécessite la mise en oeuvre de ses compétences, ce qui favorise en outre le sentiment de contrôle de la situation qui est, lui aussi, générateur de bien-être. Socialement, les effets se cumulent. Les émotions positives poussent à construire de nouvelles ressources (relations, bonne santé, connaissances, environnement personnel ou de travail, etc.) qui à leur tour élargissent les opportunités de vivre des émotions positives, etc.
Plus globalement, un très grand nombre d’études en psychologie positive montre que l’action d’aider autrui procure une émotion positive. Or, les émotions positives qui découlent du plaisir d’agir selon ses valeurs, de maîtriser son environnement, de se sentir efficace (en donnant à une ONG par exemple) forment une sorte de répertoire vertueux. On ressent plus facilement et plus souvent ces émotions quand on est heureux et en retour, cela augmente le sentiment de bien-être.
Source : Fondation APRIL, Santé, En quête d’équilibre (2018).
La gratitude, au sens commun comme reconnaissance envers quelqu’un qui a été généreux envers soi, n’est pas un sentiment simple et sans ambiguïté. Elle évoque la notion de dette : « je lui dois quelque chose » qui peut être pénible.
Devenue une science expérimentale, objectivable, la médecine a tourné le dos à ce qui faisait « l’art médical » avec ses pratiques empiriques.
Comme le souligne la philosophe Corine Pelluchon, le regard sur la maladie chronique n’est pas nouveau, dans le champ de l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou des grands vieillards, il y a toujours eu cette attention.
Parfois liée aux médecines traditionnelles, comme le yoga ou le tai-chi, ou pas du tout, comme la course à pied ou l’escalade, les pratiques qui lient le corps et l’esprit ont le vent en poupe.
L’individualisme et l’égoïsme, souvent cités comme des marqueurs de notre société, et associés à la réussite sociale, sont souvent donnés comme un modèle enviable.
« Nous sommes victimes de cette séparation corps-esprit qu’on a érigée comme principe, pas seulement dans l’idée qu’on en a, mais aussi dans notre façon de fonctionner, de vivre. La plupart du temps, nous sommes déconnectés des sensations du corps » estime Jean- Gérard Bloch.
Les conceptions passées de la santé ont montré qu’elle a toujours été comprise comme l’équilibre d’une personne dans son environnement. Mais ce qui, dans l’environnement, est important pour la santé a été vu de bien des façons différentes.
Dans l’ayurvéda, le corps humain est Quant à l’eau, elle s’y trouve sous la forme de « phlegme ». De l’équilibre de ces trois dhatu dépendent la vie et la bonne santé de l’organisme. Sinon, ils deviennent des principes pathogènes ou des « troubles ».