La personne souffrant d'apnées du sommeil n'a souvent pas conscience des événements nocturnes liés à sa pathologie. L'alerte est alors donnée souvent par l'entourage, gêné par le ronflement par exemple.
Fréquente, et potentiellement grave, l'apnée du sommeil est un trouble respiratoire caractérisé par des interruptions répétées de la respiration pendant le sommeil. Ce syndrome d'apnée du sommeil, qui touche 30 % des plus de 65 ans*, expose à des risques cardiovasculaires, neurologiques, cognitifs et métaboliques accrus.
Le terme apnée du sommeil désigne un arrêt complet du flux respiratoire d'une durée d'au moins 10 secondes durant les phases de sommeil. Dans les cas les plus sévères, ces pauses peuvent durer jusqu'à 1 minute et se répéter jusqu'à 30 fois par heure.
Les professionnels de santé distinguent généralement 4 types d'apnées du sommeil :
L'apnée obstructive du sommeil - SAOS (ou SAHOS), causée par un blocage physique des voies aériennes supérieures (arrière-gorge ou pharynx). Elle représente 90 % des cas.
L'apnée centrale du sommeil - SACS, qui survient lorsque le cerveau omet temporairement d'envoyer les signaux nécessaires aux muscles respiratoires. Plus rare, ce type d'apnée toucherait une proportion marginale de patients.
L'apnée mixte qui combine SAOS et SACS.
L'hypopnée qui, sans être une apnée (sans pauses respiratoires), correspond à une réduction d'au moins 30 % du flux respiratoire. L'hypopnée s'accompagne d'une baisse de l'oxygénation du sang.
Les causes de l'apnée du sommeil diffèrent selon le type d'apnée concerné.
Le SOAS peut-être dû à une prédisposition anatomique (pharynx étroit, mâchoire inférieure en retrait…), une réponse musculaire diminuée, un surpoids ou une obésité. La consommation d'alcool et certains médicaments peuvent également être responsables de la survenue d'un SOAS.
Le SACS, qui se caractérise par une hypoventilation (dépression respiratoire) ou une hyperventilation (respiration trop rapide ou profonde), découle de facteurs généralement médicaux. Il peut s'agir d'une lésion cérébrale (AVC, tumeur), d'une maladie neuromusculaire, d'une hypothyroïdie, mais il peut aussi faire suite à une consommation d'opiacés ou à l'altitude (apnée d'altitude).
Le surpoids, l'obésité, l'âge et le sexe masculin (les hommes sont 2 à 4 fois plus touchés) mais également la ménopause constituent des facteurs de risques majeurs d'apnée du sommeil**.
Plusieurs signes doivent vous alerter :
La nuit : des ronflements sévères, des pauses respiratoires, un sommeil agité ou une insomnie, des réveils en sursaut avec sensation d'asphyxie, des sueurs nocturnes…
La journée : une fatigue excessive, une hypersomnie (somnolence diurne), des maux de tête matinaux, des difficultés de concentration, des troubles de l'humeur…
La personne souffrant d'apnées du sommeil n'a souvent pas conscience des événements nocturnes liés à sa pathologie. L'alerte est alors donnée souvent par l'entourage, gêné par le ronflement par exemple.
Oui ! L'apnée du sommeil touche parfois les enfants entre 2 et 6 ans. Surnommé TROS pour Troubles respiratoires obstructifs du Sommeil, le syndrome d'apnée du sommeil infantile se caractérise par des ronflements ou une respiration bruyante. On distingue trois causes :
de grosses amygdales ou des végétations hypertrophiées ;
un excès de poids ;
une maladie génétique, neurologique ou musculaire.
Le diagnostic d'apnée du sommeil est réalisé par un médecin spécialiste du sommeil en combinant évaluation clinique et examens objectifs.
Après vous avoir interrogé sur vos troubles du sommeil, le médecin spécialiste s'attachera à déterminer la présence et la sévérité des apnées. Pour cela, il dispose de deux examens : la polygraphie ventilatoire nocturne (PV) et la polysomnographie (PSG).
La PV, souvent réalisée à domicile, permet d'enregistrer plusieurs paramètres respiratoires grâce à des capteurs (flux aérien, efforts respiratoires, saturation en oxygène, fréquence cardiaque, micro-réveils).
La PSG, plus complète que la polygraphie, est réalisée en laboratoire du sommeil, lors d'une hospitalisation de nuit.
Ces deux examens permettent de calculer l'IAH ou Indice d'Apnées-Hypopnées. Plus votre IAH est élevé, plus vous souffrez d'apnées sévères (IAH>30).
Une apnée du sommeil non traitée entraîne une fatigue intense (asthénie) et une baisse de la qualité de vie (troubles de l'humeur, irritabilité, baisse de la vigilance, gêne dans les activités quotidiennes, baisse de la libido…). En matière de santé, les apnées obstructives du sommeil et les apnées centrales du sommeil augmentent significativement le risque de développer ou d'aggraver :
une hypertension artérielle ;
un diabète de type 2 ;
des troubles du rythme cardiaque (fibrillation atriale, pauses sinusales) ;
une insuffisance cardiaque ;
des troubles du métabolisme tels une dyslipidémie (augmentation des triglycérides ou du ldl-cholestérol) ou un syndrome métabolique (hta + obésité abdominale + glycémie élevée) ;
un accident vasculaire cérébral (AVC) ;
une maladie coronarienne pouvant mener à un infarctus du myocarde…
À long terme, le SAOS non traité multiplie par 2 à 4 le risque de décès prématuré, en particulier chez les hommes adultes**.
Les médecins spécialistes de l'apnée du sommeil sont généralement des neurologues, des cardiologues ou des médecins ORL. En cas de suspicion d'apnée, consultez toutefois votre médecin généraliste en première intention, afin d'avoir un avis médical global et pour rester dans la logique du parcours de soins. À défaut, vos consultations spécialistes ne seront pas remboursées de façon optimale (une pénalité de 10,60 €*** étant appliquée sur le montant remboursé par la Sécurité sociale et la mutuelle, hors dépassements d'honoraires et participation forfaitaire).
Bon à savoir : les orthèses et les masques prescrits en cas d'apnée (cf. section suivante du guide) sont remboursés par la Sécurité sociale (à hauteur de 60 à 65 % de leur tarif de base***) ainsi que par la mutuelle, après obtention de l'accord préalable de l'Assurance maladie. Des soins évidemment couverts par les complémentaires santé APRIL, qui prennent en charge l'appareillage médical à hauteur de 100 % à 250 % de la BR selon leur niveau de garantie (appareillage hors optique et dentaire, qui relèvent de garanties spécifiques).
Heureusement, il existe des traitements efficaces pour gérer l'apnée du sommeil, réduire ses symptômes et prévenir les complications à long terme.
Les mesures hygiéno-diététiques constituent le traitement de première intention (perte de poids, arrêt du tabac, de l'alcool, éviction de certains médicaments, activité physique, traitement de l'obstruction nasale en cas d'allergie). Elles peuvent suffire en cas d'apnée légère.
Parmi les appareils pour l'apnée du sommeil, le masque de ventilation à pression positive (PPC), est le traitement de référence pour des apnées du sommeil modérées à sévères. Le PPC, à porter au minimum 3 ou 4 heures toutes les nuits, délivre de l'air sous pression, ce qui permet de maintenir les voies aériennes ouvertes.
L'orthèse d'avancée mandibulaire (OAM) est utilisée en cas d'apnées légères à modérées (IAH de 15 à 30) ou en seconde intention lorsque le PPC est mal toléré. En raison de ses effets potentiels sur la dentition, l'OAM nécessite un suivi régulier auprès d'un dentiste ou d'un orthodontiste.
Pour finir, de nouveaux traitements ont fait leur apparition ces dernières années, tel que l'implant de stimulation électrique du nerf hypoglosse et certains médicaments visant à améliorer le tonus des voies respiratoires.
Certains signes peuvent indiquer une apnée du sommeil (ronflements, troubles du sommeil, envie fréquente d'uriner durant la nuit, fatigue…), mais seul un examen réalisé par un médecin spécialiste du sommeil peut confirmer un syndrome d'apnées du sommeil.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'apnée du sommeil : le surpoids, la génétique, une maladie neurologique ou musculaire, la prise de médicaments, l'alcool ou encore l'hypothyroïdie.
Les mesures hygiéno-diététiques (perte de poids, arrêt tabac/alcool) sont la base. Pour les formes modérées à sévères, le traitement de référence est le masque à Pression Positive Continue (PPC). Pour les formes légères à modérées, l'orthèse d'avancée mandibulaire (OAM) est souvent suffisante.
On parle d'apnées sévères dès lors que l'indice d'apnées-hypopnées (IAH) dépasse 30, mais plus que la sévérité des apnées, ce sont leurs conséquences sur la santé cardiaque, métabolique ou encore neurologique qui constituent des facteurs de gravité.
* https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-du-sommeil/comprendre-apnee-sommeil
** Wisconsin Sleep Cohort Study
*** Selon les tarifs et barèmes en vigueur au 1er mai 2025