• Publié le 25/06/2021
  • 3min

Insomnie : quand consulter et quelles solutions envisager ?

15 à 20 % de la population française souffrent d'insomnie* : un trouble du sommeil très fréquent, et encore trop souvent minimisé par les personnes qui le subissent, comme par leur entourage. Pour autant, l'insomnie a un impact considérable sur leur santé et leur qualité de vie.

Les conséquences de l'insomnie peuvent être diverses :

  1. fatigue,

  2. baisse de concentration,

  3. difficulté de mémorisation,

  4. baisse de motivation,

  5. baisse du bien-être psychique.

La perspective de ne pas trouver le sommeil, comme de se réveiller avant l’heure ou de multiples fois dans la nuit, est souvent synonyme d’une grande détresse, pour des personnes qui organisent leur vie en fonction de leurs difficultés parfois depuis des dizaines d’années... 

Il s'agit donc de dire halte au tabou si vous pensez être insomniaque ! Causes possibles, modalités de diagnostic, traitements médicaux et remboursements, mais aussi solutions de prévention pour éviter de subir une insomnie chronique : retrouvez dans ce guide toutes les réponses à vos questions !

Insomnie : définition et symptômes d'un trouble du sommeil particulier 

L’insomnie est un trouble du sommeil qui se définit par le sentiment d’avoir peu ou mal dormi, notamment du fait : 

  • de difficultés d’endormissement ;

  • d'un ou de plusieurs réveils nocturnes ;

  • d'un ou de plusieurs réveils trop précoces le matin ;

  • et/ou d'une sensation de sommeil non récupérateur.

Autant d'évènements nocturnes qui impactent la qualité du sommeil, mais aussi celle de la journée qui suit. Une personne insomniaque se sent en effet souvent fatiguée, somnolente, nerveuse et peut éprouver des difficultés de concentration ou de mémorisation.

Qu'elle survienne à la suite d’un événement perturbant (divorce, décès, perte d’emploi...), ou sans raison apparente, l'insomnie peut être ponctuelle ou occasionnelle : mais elle peut aussi s’installer de manière plus durable. On parle alors d’insomnie chronique si les troubles nocturnes se produisent plus de trois fois par semaine, depuis plus de trois mois.

Quelles sont les causes de l'insomnie ? Les éléments de diagnostic 

Nous sommes tous inégaux en termes de durée et de besoin de sommeil : une personne qui dort peu toutes les nuits, mais dont la santé et le bien-être n'en pâtissent pas, est un "court dormeur". De la même manière, une personne qui ne souffre pas des conséquences de ses difficultés d’endormissement ou de ses réveils nocturnes n’est pas un insomniaque, mais ce qu'on appelle un "mauvais dormeur". En revanche, dès lors que des troubles du sommeil semblent avoir un effet négatif sur l'équilibre de vie, l'hypothèse de l'insomnie se dessine, qu'il s'agit de faire confirmer auprès d'un médecin.

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La consultation de votre médecin traitant permet d’établir un premier diagnostic. Ce dernier vous interrogera notamment sur :

  • la date de début de vos insomnies, leur intensité et leurs fréquences ;

  • la nature de vos problèmes de sommeil : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes… ;

  • votre état de santé général, qui peut parfois avoir des conséquences sur la qualité du sommeil : maladie respiratoire, cardiaque ou digestive, trouble douloureux, ménopause, etc. ;

  • votre éventuelle consommation d’excitants pendant la journée (café, thé, tabac, alcool, etc.) ;

  • votre moral général, et vos éventuels troubles psychiques (dépression, anxiété…) ;

  • la répercussion des crises d’insomnie sur vos activités quotidiennes ;

  • votre mode de vie  : rythme, habitudes alimentaires, d'heure de coucher, etc.

Votre médecin traitant cherchera également à identifier de possibles autres troubles du sommeil pouvant être corrélés à l'insomnie : par exemple les impatiences, les ronflements ou l’apnée du sommeil

Quels sont les spécialistes du sommeil à consulter et les examens à réaliser pour soigner l'insomnie ?

En fonction de ses premières constatations, et d'autant plus si votre insomnie s’aggrave ou ne s’améliore pas malgré une première prise en charge, votre médecin traitant pourra vous orienter vers certains médecins spécialistes (neurologue, ORL, cardiologue, etc.). Objectif : approfondir certains éléments de diagnostic, voire vous conseiller une consultation au sein d'un centre du sommeil.

Des examens spécifiques pourront être conduits, pour évaluer la qualité de votre sommeil et identifier, le cas échéant, les causes physiologiques pouvant être à l'origine de ces troubles. Parmi ces examens : 

La polysomnographie, un enregistrement du sommeil

La polysomnographie est un examen qui se déroule généralement en service hospitalier spécialisé ou en laboratoire du sommeil. Il vise à enregistrer, pendant que vous dormez, différentes variables physiologiques parmi lesquels :  

  • l'activité respiratoire (polygraphie respiratoire) ;

  • l’activité musculaire (électromyogramme) ;

  • l’activité cérébrale  (électroencéphalogramme) ;

  • les mouvements oculaires  (électro-oculogramme).

Les rythmes cardiaques ainsi que les mouvements des jambes, sont également mesurés. 

L'actigraphie, pour évaluer l'équilibre de l'horloge interne

Un capteur placé sur votre bras permet d'enregistrer sur plusieurs jours l'enchaînement et le rythme de vos phases d'éveil et de sommeil. 

Les tests de latence au sommeil et de maintien de l'éveil

Le premier permet de mesurer la tendance à l'endormissement, pendant la journée, et le second vise à évaluer au contraire la capacité de résistance au sommeil. 

Un centre du sommeil est un établissement spécialisé dans les troubles du sommeil, dont l’insomnie. Il en existe environ une cinquantaine en France et ils sont le plus souvent situés au sein même des hôpitaux et des cliniques.

Leurs consultations et leurs examens sont généralement remboursées à 70 % de la BR** par l’Assurance maladie, lorsqu’elles sont prescrites par le médecin traitant. Une complémentaire santé peut couvrir le complément qui reste à votre charge.

Solutions et traitements de l’insomnie : quels tarifs, quels remboursements ?

Soigner l’insomnie suppose premièrement de réduire ses causes externes, en favorisant l’hygiène de vie du patient : alimentation, heure du coucher, activité physique, gestion du stress, etc. Si le diagnostic révèle qu'une maladie associée est à l'origine des crises, un traitement et des soins appropriés sont alors délivrés (par exemple en cas d'apnée obstructive du sommeil ou de dépression).

Des médicaments et des soins psychothérapeutiques peuvent aussi être prescrits de façon alternative ou complémentaire, selon le diagnostic des causes de l'insomnie.

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Les médicaments contre l’insomnie

La phytothérapie ou l'homéopathie, pour favoriser l’endormissement

En cas d'insomnies passagères, votre médecin ou votre pharmacien peuvent vous conseiller des extraits de plantes (par exemple à base de valériane, de passiflore ou encore d’aubépine), ou encore de l'homéopathie. Attention à le consommer toujours sur avis médical, afin d'éviter des interactions ou des effets secondaires, notamment en cas de phytothérapie. 

La phytothérapie n’est pas reconnue en tant que médecine conventionnelle, mais comme médecine douce. Elle ne bénéficie pas d’une prise en charge de la Sécurité sociale, mais elle peut être remboursée par une complémentaire santé ou une mutuelle (selon les garanties souscrites).

La mélatonine pour traiter l’insomnie

La mélatonine est une hormone sécrétée par le cerveau, dont la fonction est d’informer l’organisme du rythme de veille-sommeil (alternance entre le jour et la nuit).

Lorsque sa production n’est pas suffisante, un complément en mélatonine peut être prescrit par le médecin. Selon les cas, il peut s'agir : 

  • d'un médicament accessible uniquement sur ordonnance : le Circadin®, indiqué chez l’adulte de plus de 55 ans sur une courte durée (et non remboursé par la Sécurité sociale, en cas de prescription à un adulte ou à un enfant de moins de 6 ans **) ;

  • ou de compléments alimentaires plus faiblement dosés, vendus en pharmacie sans prescription et là encore non remboursés.

Les benzodiazépines et médicaments apparentés

Les médicaments hypnotiques (appelés couramment somnifères, et faisant généralement partie de la famille des benzodiazépines et apparentés) peuvent aussi être prescrits pour faciliter le sommeil (endormissement, et réduction des réveils en cours de nuit). Ces médicaments doivent être pris sur de courtes durées et leur efficacité est sans cesse réévaluée. Ils sont arrêtés dès que possible pour éviter une dépendance.

Selon les cas, les benzodiazépines anxiolytiques ou certains antidépresseurs peuvent suffire à soulager l’anxiété et les troubles du sommeil. Là encore, ils supposent un suivi médical très régulier. 

La psychothérapie et les techniques comportementales pour l’insomnie chronique

La plupart des insomnies chroniques sont liées à l’influence de la pensée sur les comportements. Pour contrer ce problème, il existe différents soins qui peuvent être proposés en fonction de la situation de l’insomniaque, de façon alternative ou complémentaire aux autres soins médicaux prescrits. Parmi les solutions possibles :

  • la thérapie cognitive et comportementale appliquée à l’insomnie (TCC-I) qui comprend une approche éducative, comportementale et cognitive. Son but ? Comprendre son sommeil et se défaire des idées reçues qui peuvent créer un blocage. Des techniques de relaxation et des routines peuvent être acquises pour retrouver une vraie qualité de sommeil ;

  • les techniques de sophrologie, de méditation ou d'auto-hypnose qui visent à favoriser la détente et l'endormissement. 

Les consultations des psychologues libéraux ne sont pas remboursées, sauf si elles sont délivrées dans le cadre du dispositif Mon soutien psy : le cas échéant, elles sont prises en charge intégralement par la Sécurité sociale et la mutuelle. Dans les autres cas, elles sont à la charge du patient au même titre que les soins de médecine douce, sauf si sa mutuelle prévoit leur couverture. 

Prévenir l'insomnie chronique : quelles bonnes pratiques pour éviter qu'elle ne s'installe ? 

Lorsque les causes pathologiques internes d'insomnie ont été médicalement écartées, l'adoption de réflexes et la mise en place d'une bonne hygiène de vie sont les fondamentaux afin d'arriver à retrouver un sommeil de qualité. Une démarche proactive, et d'autant plus efficace si elle se conjugue à certains soins psychothérapeutiques et/ou à certaines médecines douces évoquées précédemment.

Éviter que l'insomnie ne s'alimente elle-même

Bien que classée parmi les troubles du sommeil, l’insomnie est surtout un trouble de l’éveil. Ce n’est pas le tout d’être fatigué, encore faut-il être suffisamment calme, ne pas être trop excité, ni trop éveillé pour arriver à s’endormir. Tout le paradoxe est là : les insomniaques croient souvent qu’ils ont perdu leur faculté à dormir, alors qu’en fait, ils ont un excès d’éveil. 

Le stress et l’anxiété sont en effet parmi les principales sources d’insomnie. Mais lorsque celle-ci se répète ou s'aggrave, l’insomnie devient elle-même une source d'aggravation de ces états psychologiques : elle nous inquiète, nous stresse ou nous déprime.

Au même titre que les histoires de vie fragilisent le sommeil, c’est finalement notre manière de penser, d’anticiper et de réagir à l’insomnie qui nous tient éveillés. Nous parlons alors d’insomnie psychophysiologique ou d’insomnie primaire. Ce type d’insomnie s’installe dans la vie du dormeur, sournoisement, étape par étape.

Se reposer pendant la journée : un piège !

Pour éviter que l’insomnie ne gagne du terrain, deux grands principes sont de rigueur : garder des rythmes réguliers et accumuler la fatigue. Le piège numéro un est de vouloir se reposer et rester au lit pour chercher le sommeil. Cette solution semble intelligente et logique, mais elle participe à maintenir l’insomnie ! En répondant à l’appel de la fatigue, on se force à s’endormir plus tôt, on fait des grasses matinées et des siestes à la moindre occasion... Résultat : le repos se dilue sur les 24h de la journée, et ne permet pas de garantir un sommeil compact et restreint aux heures de la nuit.

Après une nuit trop courte, mieux vaut donc se coucher et se lever aux heures habituelles et éviter les grandes siestes : le sommeil viendra plus facilement le soir.

"Lutter" contre l'insomnie : peine perdue

Un autre piège est de déclarer la guerre à l’insomnie : « je dois dormir ! C’est une urgence ! Il faut être en forme le lendemain ».  Or, chercher absolument à dormir, se faire du souci sur ces nuits blanches, s’énerver à l’idée des lendemains difficiles attise notre corps et notre esprit et nous maintient éveillés. Tourner en rond dans son lit, faire des plans sur la comète, vouloir se forcer à dormir n’ont pour seule conséquence que l’éloignement des espoirs d’endormissement serein. Car le stress augmente le taux de cortisol qui est une substance stimulante, et dont le taux élevé empêche la mise en route du sommeil lent. Il faut, pour y parvenir, un lâcher-prise à l’opposé de tout état d’énervement et d’excitation. 

Et chez les plus âgés, les solutions sont-elles les mêmes ?

Que vous soyez jeune ou âgé de plus de 65 ans, les solutions pour lutter contre l’insomnie sont globalement les mêmes. Avoir une bonne hygiène de vie est très important à tous les âges de la vie (particulièrement chez les seniors). Aussi, les personnes âgées doivent veiller à être régulières dans leurs heures de sommeil, mais aussi au confort de leur literie.

Et comme en cas d'insomnie de l'enfant, "l’obstination” est à bannir, puisque rester dans son lit à tourner pendant des heures n’est vraiment pas constructif dans la quête du sommeil.

Vos questions, nos réponses sur l'insomnie

Que faire quand on n'arrive pas à dormir ?

Quand le sommeil ne vient pas, le chercher à tout prix ou l’attendre de pied ferme attise l’éveil et laisse la porte ouverte à la rumination stimulante. A contrario, prendre un livre et porter son attention sur la lecture, quitte à relire cent fois la même phrase, fatigue, réduit les pensées éveillantes, favorise une attente passive du sommeil dans un contexte davantage décontractant et donne plus l’opportunité d’un lâcher-prise, clé des portes du sommeil.

Comment améliorer la qualité de son sommeil ?

Contre les insomnies occasionnelles, rattraper une dette de sommeil les jours de repos, ou avoir recours ponctuellement à des plantes médicinales ou l'homéopathie (sur avis médical) peut être une bonne stratégie pour conserver une hygiène de sommeil. En revanche, si l’insomnie devient chronique, il est recommandé d'accumuler la fatigue, en gardant des rythmes réguliers, en réduisant les grasses matinées ou les siestes, et en évitant de se reposer dès que l’occasion se présente. 

Quand faut-il consulter un médecin en cas d'insomnie ?

Dès que vos troubles du sommeil pèsent sur votre équilibre de vie ! N'attendez pas que votre insomnie s'installe pour en parler avec votre médecin traitant, qui pourra faire avec vous le tour de la question voire prescrire des examens afin de mieux comprendre la situation.

Infographie - Santé et sommeil Une histoire à dormir debout
Infographie source Fondation APRIL,
Santé et sommeil Une histoire à dormir debout (2014)