Le vaccin contre le méningocoque C permet d’éviter l’infection par la bactérie du méningocoque, souvent responsable de maladies graves. Le vaccin a déjà prouvé son efficacité et le nombre de cas a chuté depuis 2018. Est-il cependant obligatoire ? Si oui, qui doit se faire vacciner ? Enfin, quelle est la prise en charge de l’Assurance Maladie et des mutuelles ? Nos réponses ici.
Le méningocoque est une bactérie pouvant être à l’origine d’une méningite ou d’une septicémie à méningocoque. La méningite est une inflammation des méninges, c’est-à-dire les enveloppes protectrices du cerveau, ainsi que de la moelle épinière. Elle est très souvent due à un virus, et parfois à une bactérie, un champignon ou à un parasite.
La bactérie responsable des infections à méningocoques s’appelle le méningocoque, ou Neisseria meningitidis. 5 à 10 % de la population est porteuse de la bactérie mais sans en manifester des symptômes. Elle se propage par la toux et les postillons. On appelle aussi ces infections “infections invasives à méningocoques (IIM)”. La bactérie possède une capsule polyosidique qui détermine son sérogroupe (A, B,C, Y et W) et le rend plus résistant aux défenses immunitaires de l’être humain.
On observe 500 cas d’IIM chaque année en France, dont 50 à 60 décès. Les infections invasives à méningocoques touchent majoritairement les nourrissons, les jeunes enfants et jeunes adultes entre 15 et 24 ans. 1 personne sur 5 finira avec des séquelles invalidantes à vie (amputations, séquelles neurologiques). Le méningocoque se transmet par voie aérienne à moins d’un mètre de distance.
Une IIM peut se manifester par l'apparition de taches rouges ou violacées sur le corps qui se répandent très rapidement. Ce peut être le signe d’un purpura fulminans, une des complications les plus mortelles. Le taux de décès peut monter de 20 à 30% en quelques heures en l'absence d’une prise en charge en urgence.
En France, les principaux sérogroupes des infections à méningocoques sont les B et C. Pour cette raison, le vaccin contre le méningocoque C conjugué était recommandé depuis 2010 chez tous les enfants, adolescents et jeunes adultes de 1 à 24, et est devenu obligatoire pour tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2018 avec les vaccins contre le pneumocoque et contre l’haemophilus influenzae de type B. Les nourrissons doivent recevoir une première dose avant l’âge de 5 mois, suivie d’un rappel à l’âge de 12 mois. Le rappel peut être co-administré avec le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole).
La vaccination contre le méningocoque C est également recommandée pour les personnes se rendant dans des zones touchées par la maladie, comme en Afrique dans “la ceinture de la méningite”. Pour les pays ayant introduit le vaccin méningococcique C dans leur calendrier vaccinal, les infections ont diminué de plus de 95%. Avec une couverture vaccinale plus élevée, les populations non vaccinées sont également protégées grâce à l’immunité de groupe, ce qui permet de prévenir les épidémies.
Deux types de vaccins sont disponibles pour le méningocoque C, le Neisvac ou Menjugate.
Dans certains cas particuliers, d’autres vaccins conjugués peuvent vous être recommandés. Si vous êtes immunodéprimé, que vous n’avez plus de rate ou que vous vous rendez dans un pays à risque, un vaccin dit'' tétravalent" contre les méningocoques de type A, C, Y et W vous sera demandé (Menveo ou Nimenrix).
Enfin, pour les personnes immunodéprimées ou dans des foyers de cas groupés, un vaccin contre les méningocoques du groupe B, le Bexsero est disponible.
Comme avec tout vaccin, quelques effets indésirables peuvent survenir, comme une douleur, une rougeur ou un gonflement au niveau du site d’injection ; parfois de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires. Dans de très rares cas, une réaction allergique peut apparaître.
Le Menjugate 10 ou le Neisvac coûtent 20,85€. Le Nimenrix et le Menveo s’élèvent à 41,61€. Le Bexsero, récent et pour l’instant sur recommandation dans certaines situations, coûte 84,04€. Ils peuvent être remboursés par l’Assurance Maladie à hauteur de 65%. Pour en bénéficier, vous aurez besoin d’une ordonnance, obtenue auprès de votre médecin traitant. Le montant restant peut être remboursé par les complémentaires santé selon les garanties souscrites.
Le remboursement de l’acte de vaccination dépend du type de professionnel consulté. L’Assurance Maladie rembourse à hauteur de :
70% (base de remboursement) si un médecin ou une sage-femme fait la vaccination lors d’une consultation ;
60% (base de remboursement) si c’est une infirmière qui vous vaccine sur prescription médicale.
Si le contrat souscrit le prévoit, une complémentaire santé peut aussi prendre en charge tout ou une partie des frais non remboursés par l’Assurance Maladie.
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