Bien qu’il ne soit pas considéré comme une pathologie à proprement parler, le syndrome de glissement est un phénomène malheureusement fréquemment observé chez les personnes âgées.
Théorisé par le gériatre Jean Carrié au milieu du XXème siècle, la notion de syndrome de glissement fait référence à une altération rapide de l’état général des seniors, souvent suite à un élément déclencheur. Une fois amorcé, ce “glissement” est difficile à arrêter. La prévention, qui passe par une meilleure connaissance de ce phénomène et de ses mécanismes, est donc la principale façon de lutter contre le syndrome de glissement.
Le syndrome de glissement n’est pas sans rappeler la dépression. Il se caractérise par une décompensation physique et psychologique d’évolution très rapide, en quelques semaines voire quelques jours, souvent soldée par le décès de la personne, dont on peut dire qu’elle se “laisse mourir”.
Le syndrome de glissement est propre aux personnes âgées. S’il touche sans distinction les hommes et les femmes, il semble prédominer chez les plus de 80 ans et les personnes institutionnalisées en maisons de retraite, EHPAD et résidences médicalisées.
Ce trouble apparaît la plupart du temps à la suite d’un événement traumatique, qu’il soit physique ou émotionnel. On peut citer comme exemples le décès du conjoint, une chute, une blessure grave, une intervention chirurgicale, l’annonce d’une maladie, une institutionnalisation brutale…
Le syndrome de glissement est relativement fréquent chez les personnes admises en EHPAD. Il concernerait 1 à 4% des résidents. Bien que de multiples facteurs puissent entrer en jeu dans son déclenchement, le manque de préparation à l’institutionnalisation peut grandement favoriser une telle décompensation à l’entrée dans l’établissement. La personne se sent trahie, abandonnée et développe une défiance envers les soignants et envers ses proches.
Pour que l’entrée en maison de retraite ou en EHPAD se déroule pour le mieux, il est conseillé d’engager la discussion avec le proche âgé de la façon la plus anticipée possible afin que les choses puissent se faire en douceur, de façon progressive. Il est également important d’impliquer le médecin traitant dans le processus. Outre sa capacité à délivrer un certificat attestant de la perte d’autonomie de la personne, il prodigue une écoute et un soutien précieux en dehors de la sphère familiale.
Le syndrome de glissement se manifeste par des symptômes physiques, psychiques et comportementaux d’apparition brutale. Ils se développent en quelques jours, quelques semaines ou un mois, au maximum. Les principaux symptômes du syndrome de glissement sont les suivants :
la perte de la sensation de soif (adipsie) et de l’appétit (anorexie) avec refus de boire et de manger, entraînant une déshydratation et une dénutrition rapide
l’incontinence urinaire et fécale due à une atonie des sphincters
l’apathie, avec une perte de joie de vivre, de motivation et d’entrain, même pour les activités favorites
un repli sur soi, avec des difficultés ou une réticence à communiquer avec l’entourage, voire un mutisme
le refus des soins et le refus de sortir du lit, parfois associés à des montées d'agressivité lorsque l’entourage insiste
l’absence de réactivité aux stimulations extérieures
Dans plus de 80% des cas, le syndrome de glissement est fatal. Il est donc impératif de faire en sorte que le proche malade soit accompagné le plus tôt possible par une équipe de soignants professionnels dans un environnement adéquat.
Si vous constatez ces symptômes chez l’un de vos proches âgés, faites appel sans attendre à son médecin traitant pour en déterminer la cause. S’il s’agit d’un syndrome de glissement, le type de prise en charge dépendra du niveau d’atteinte du patient. Il est généralement nécessaire de mettre en place un suivi médical et psychothérapeutique rapproché, voire une institutionnalisation ou une hospitalisation. En effet, lorsque la personne âgée en proie à un syndrome de glissement refuse les soins, refuse de s’alimenter et de s’hydrater et que son état de santé se dégrade à vue d'œil, la présence, la bienveillance et l’affection des proches ne suffisent plus.
Le traitement préconisé varie en fonction des signes cliniques et des risques encourus par la personne. Il consiste dans la plupart des cas en une réhydratation et une renutrition progressives, un accompagnement psychologique et un traitement antidépresseur, associés au traitement des complications possibles (soin des escarres, mise en place d’une sonde rectale…).
Une entrée bien préparée dans un établissement adapté aux besoins et à la situation de la personne âgée est une arme contre le syndrome de glissement. En évitant le choc psychique et physique d’un changement brutal et contraint d’environnement, la personne a toutes les chances de trouver sa place dans ce nouveau lieu de vie qui lui fournira tous les soins et l’accompagnement dont elle a besoin.
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