• Publié le 03/05/2021
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Le forfait journalier hospitalier : des frais liés à toute hospitalisation

Pour combler le déficit de la sécurité sociale, différentes mesures ont été adoptées par la loi n° 83-25 du 19 janvier 1983, dite loi Bérégovoy, dont l’instauration d’un forfait journalier hospitalier (FJH). Celui-ci représente la participation financière forfaitaire que chaque patient, sauf exception, doit régler pour les frais d’hébergement liés à son hospitalisation.

Que comprend exactement le forfait hospitalier ?

Il tient compte des frais de restauration, des frais d’hôtellerie (linge de literie et de toilette, service de nettoyage…) et des frais fixes (chauffage ou climatisation, entretien et renouvellement réguliers des équipements). Ce forfait ne représente qu’une partie des frais engendrés par un séjour à l’hôpital, le reste étant pris en charge par l’Assurance maladie.

Quel est le coût du forfait hospitalier ?

Son montant est fixé par arrêté ministériel. Depuis le 1er janvier 2018, il s’élève à 20 € par jour pour les séjours en hôpital ou en clinique et à 15 € pour ceux au sein d’un service psychiatrique dans un établissement de santé.

Ainsi pour un séjour de 5 jours, vous serez amené à régler une somme de 100 € non prise en charge par l’Assurance maladie. En revanche, si vous êtes bénéficiaire d’une complémentaire santé (individuelle ou collective par l’intermédiaire de votre employeur), ces frais peuvent faire l’objet d’un remboursement, partiel ou en totalité, suivant les conditions spécifiées dans le contrat de votre mutuelle.

Quel est le champ d’application du forfait hospitalier ?

Ce forfait est dû pour tous les séjours en hospitalisation complète dans les MCOO (services de Médecine, de Chirurgie, d’Obstétrique, d’Odontologie), dans les services de soins de suite et de réadaptation, ainsi qu’en psychiatrie. Le FJH ne concerne pas les unités de soins de longue durée (USLD) et les établissements d’hébergement pour les personnes âgées.

Il est dû à compter du jour de votre entrée jusqu’au jour de votre sortie inclus, quelle que soit l’heure où vous quittez l’hôpital. Ainsi, un séjour inférieur à 24 heures, mais qui s’étend sur 2 jours calendaires, donne lieu à son règlement, d’où l’intérêt d’avoir une assurance complémentaire santé. En deçà de 24 heures (hospitalisation en ambulatoire par exemple), vous ne réglerez pas le FJH.

Quelles sont les exceptions à l’application du forfait hospitalier ?

Le forfait n’est pas facturé le jour de sortie dans les deux cas suivants :

  • décès du patient dans un service de médecine, chirurgie ou obstétrique ;

  • malade transporté dans un autre établissement médical.

Lorsque la personne hospitalisée bénéficie de permissions de sortie pendant un maximum de 48 heures, le FJH est suspendu pendant ces périodes.

Dans certains cas, le forfait journalier hospitalier ne s’applique pas. Il s’agit :

  • des hospitalisations à domicile ;

  • des consultations externes ;

  • des séances de chimiothérapie, d’hémodialyse et de radiothérapie ;

  • des séjours rattachés à une IVG non thérapeutique s’ils durent 48 h au maximum.

Quelles sont les cas d’exonération du forfait hospitalier ?

Une prise en charge du FJH par l’Assurance maladie est possible dans quelques situations :

  • femme enceinte qui se trouve hospitalisée durant les 4 derniers mois de sa grossesse, lors de son accouchement ou pendant les 12 jours qui suivent la naissance ;

  • enfant hospitalisé dans les 30 jours après sa venue au monde, sans limitation de temps ;

  • nouveau-né prématuré hospitalisé, placé ou non dans un incubateur ;

  • interruption de grossesse thérapeutique ou fausse couche (sous certaines conditions) ;

  • accident du travail ou maladie professionnelle, si l’hospitalisation est directement en rapport avec l’accident ou la pathologie ;

  • hébergement d’un enfant ou adolescent handicapé âgé de moins de 20 ans dans un centre d’éducation spécialisée ou professionnelle ;

  • hospitalisation d’un enfant ou d’un adolescent bénéficiant de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou de la carte mobilité inclusion (CMI) avec la mention invalidité ;

  • personne rattachée au régime local d’Assurance maladie d’Alsace-Moselle ;

  • titulaire d’une pension militaire ;

  • victime d’un acte de terrorisme ayant donné lieu à une prise en charge à 100 % des soins liés à cet événement ;

  • donneur d’organe ou de produits du corps humain (sang, moelle osseuse…) ;

  • bénéficiaire de la complémentaire santé solidaire (CSS) qui a remplacé la CMU-C ou de l’aide médicale de l’État (AME), un dispositif destiné à permettre aux étrangers en situation irrégulière d’être soignés.

Dans le cadre de l’action sanitaire, les personnes qui n’entrent pas dans le cadre d’une exonération possible et qui n’ont pas souscrit une mutuelle santé, peuvent déposer une demande de prise en charge auprès de leur caisse d’Assurance maladie.