• Publié le 22/03/2022
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Impériosité : l’incontinence urinaire par hyperactivité de la vessie

L’impériosité, impériosité urinaire ou incontinence urinaire par impériosité, est le nom donné à la fuite involontaire des urines suite à une envie pressante et irrépressible d’uriner, sans que cela ne soit lié à une vessie trop remplie.

L’incontinence urinaire par impériosité résulte de contractions excessives de la vessie en vue d’expulser l’urine alors même qu’elle n’est pas encore remplie.

Les personnes souffrant d’impériosité rapportent généralement des mictions plus nombreuses et plus fréquentes que la moyenne, de jour comme de nuit. Les réveils nocturnes sont fréquents et la qualité du sommeil s’en trouve altérée. Ce phénomène peut également engendrer de l’anxiété de la part de celui ou celle qui en souffre, qui peut finir par restreindre ses activités de peur qu’un incident se produise.

Si vous souffrez d’impériosité, sachez que ce problème est très répandu, chez les hommes comme chez les femmes, en particulier chez les personnes âgées mais pas seulement, et qu’il existe des solutions pour y remédier.

Les mécanismes de l’incontinence par impériosité

Dans les parois de la vessie se trouvent des récepteurs, appelés récepteurs muscariniques, qui entraînent la contraction du muscle vésical lorsqu’ils reçoivent une molécule spécifique, l'acétylcholine. En temps normal, cette molécule est libérée par les neurones lorsque la vessie est pleine et que la personne a réellement besoin d’uriner.

Chez les personnes souffrant d’incontinence urinaire par impériosité, ce mécanisme se produit indépendamment du volume d’urine contenu de la vessie. Contrairement aux incontinences urinaires d’effort, le sphincter urétral, muscle chargé de fermer l’urètre pour empêcher le passage des urines, reste pleinement fonctionnel. Cependant, la contraction de la vessie est telle que la pression exercée par l’urine est supérieure à la capacité de rétention du sphincter, et l’urine parvient à sortir par le méat urétral (orifice urinaire).

Les causes de l’impériosité

Alors que l’incontinence urinaire d’effort est causée par un manque de tonus musculaire des voies urinaires, la perte involontaire des urines par impériosité est la conséquence d’une hypersensibilité ou hyperactivité de la vessie. Les causes potentielles de cette hypersensibilité sont nombreuses, et seul un médecin peut déterminer l’origine d’un problème d’impériosité.

Parmi les causes principales de l’incontinence urinaire par impériosité, on peut citer :

  • une maladie de l’appareil urinaire : cystite (infection urinaire), pyélonéphrite (infection rénale), calcul urinaire, polypes…

  • une maladie neurodégénérative : Alzheimer, Parkinson, sclérose latérale amyotrophique, sclérose en plaques…

  • chez certaines femmes, la morphologie des voies urinaires, notamment après la ménopause

  • un cancer de la prostate (chez l’homme) ou de la vessie

  • la grossesse

  • le stress

  • le surpoids

  • la constipation

  • la consommation prolongée de médicaments diurétiques

  • la consommation excessive de liquides, en particulier d’excitants (café, thé, soda à base de caféine, boissons énergisantes…) et d’alcool

D’autres facteurs peuvent entraîner une incontinence urinaire par impériosité. Parlez-en à votre médecin traitant.

Comment lutter contre les impériosités ?

La première précaution à prendre pour tenter de remédier aux problèmes d’impériosité consiste à limiter sa consommation d’excitants (tabac, alcool, café…) et à limiter sa consommation de liquides le soir, y compris l’eau. Pour rester hydraté tout en évitant les réveils nocturnes, essayez de concentrer votre apport d'eau le matin et l’après-midi.

Le traitement des impériosités

Si la consultation médicale et les examens révèlent que l’impériosité est le symptôme d’une autre pathologie, alors le traitement de celle-ci doit suffire à résoudre les problèmes d’incontinence. En revanche, si l’impériosité est symptomatique d’une maladie chronique ou d’un facteur non-identifiable, d’autres traitements peuvent être envisagés :

En cas d’impériosité invalidante, il est possible de recourir à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Ce type de psychothérapie met l’accent sur les schémas comportementaux impliqués dans la survenue des impériosités et dans la réponse apportée à celles-ci.

En pratique, le patient peut être amené à tenir un journal mictionnel pour avoir une vue claire de ses problèmes urinaires, à établir et à respecter un horaire régulier pour uriner dans un objectif de rééducation de la vessie, à modifier ses habitudes de consommation pour réduire le risque d’incontinence, à effectuer des exercices pour apprendre à réagir de façon calme et rationnelle face à une envie pressante d’aller aux toilettes, etc.

L’objectif des TCC est à la fois de contrôler les facteurs responsables de l’impériosité et de réduire leur impact sur la vie quotidienne du patient.

Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent être pratiquées par un psychiatre, auquel cas elles sont prises en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 70%, ou par un psychologue, auquel cas elles ne sont pas remboursées par l’Assurance maladie.

Pour pouvoir bénéficier d’un nombre de séances suffisant pour soigner l’impériosité urinaire, il est recommandé de souscrire une complémentaire santé qui couvre tout ou partie des frais non pris en charge par l’Assurance maladie.

Si cette thérapie s’avère insuffisante ou inefficace, le médecin peut prescrire des médicaments antispasmodiques anticholinergiques, qui bloquent l’effet de l’acétylcholine dans l'organisme et empêchent les contractions anormales de la vessie. Ces médicaments peuvent occasionner des effets indésirables : accélération du rythme cardiaque, bouche et yeux secs, rétention urinaire, constipation, somnolence… Ils ne sont donc pas adaptés à tous les patients et requièrent un suivi médical rapproché pendant la durée du traitement.

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